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Fuites d’entrée à l’Assemblée – Le Sénégal à vau-l’eau

  • Photo du rédacteur: sunudeuk
    sunudeuk
  • 28 juil. 2017
  • 3 min de lecture

Alors que l’on n’a pas encore fini d’épiloguer sur les fuites massives qui ont entaché gravement la crédibilité du Bac, voila que des soupçons de fraudes viennent eux aussi menacer la bonne tenue de cet autre examen d’entrée à l’Assemblée nationale, session prévue le dimanche 30 juillet. Avec l’arrestation des 2 jeunes détenant par devers eux un millier «d’épreuves», plutôt de cartes d’électeurs, la situation déjà tendue risque de se corser davantage eu égard aux tergiversations et autres cafouillages des autorités pour ce qui concerne la distribution des cartes d’identité.

«La fuite en avant actuelle que nous constatons un peu partout, vers un monde sans éthique, ne doit pas durer ; ne peut pas durer ; sinon, aveuglés par leurs nouveaux maîtres que sont l’argent, le pouvoir, la force et la place, les hommes vont se précipiter droit vers une vie de méconduite ; c’est à dire une vie où le dire et le faire se trouveront presque de façon permanente, en deçà ou à côté de ce que la morale prescrit.» Ces propos du juge Feu Kéba Mbaye, extraits de son discours tenu le 14 décembre 2005 à l’Ucad sur l’Ethique, résume parfaitement la situation qui sévit actuellement au Sénégal. Un pays qui ressemble de plus en plus à un bateau ivre, qui est en train de prendre eau de toutes parts et qui vogue à vau-l’eau. Aujourd’hui, l’inquiétude et l’angoisse semblent être les choses les mieux partagées par les populations qui ne savent plus où donner de la tête tellement ça suinte de partout. C’est comme si de moins en moins de personnes croyaient au culte du mérite. Désormais pour atteindre son but, le chemin le plus rapide reste les voies de contournement ou raccourcis au détriment des normes et des règles qui régissent notre vouloir de vie commune. Les fuites massives décelées lors du bac sont une illustration parfaite de l’état d’esprit qui prévaut actuellement au pays de Senghor. Car si des enseignants, premiers bâtisseurs de la République, font fi de l’intérêt général et se mettent pour des intérêts pécuniaires à vendre des sujets du bac, un diplôme aussi prestigieux, il y a de sérieuses inquiétudes à se faire pour l’avenir du pays. Et il ne serait guère surprenant que de telles fuites ne finissent à la longue par entraîner le naufrage de tout le système éducatif.

Quand des politiques, pour pérenniser leur pouvoir, bafouent les règles de la transparence et de l’éthique en tentant de frauder aux élections, avec tous les risques d’explosion sociale que cela comporte, la cote d’alerte est vraiment dépassée. Mais pouvait-il en être autrement si l’on sait qu’avant la tenue de ces joutes le chef de l’Apr avait clairement dit à ses ouailles que ces élections étaient une question de vie ou de mort pour lui, c’est-à-dire «vaincre ou périr». Dés lors, la sérénité avait déserté les candidats à la députation pour laisser la place aux compromis et à toutes sortes de compromissions pour ne pas perdre leurs privilèges. Et ce n’est guère étonnant que la violence se soit invitée dans cette campagne car que ne ferait pas un politicien professionnel pour jouir des délices du pouvoir ?

Aujourd’hui les hommes politiques chargés de gérer les affaires de la cité semblent incapables de répondre aux aspirations des populations qui les ont élus. Ballottées entre invectives, accusations de corruption, contre accusations de malversation, dénégations, promesses non tenues les électeurs ne savent finalement plus à quel politique se fier. Pourtant le Sénégal regorge d’hommes compétents, talentueux, dotés d’une probité à toute épreuve ; mais c’est comme si c’étaient les pires d’entre eux qui ont investi la sphère politique, qui tiennent les rennes du pouvoir. Aujourd’hui, face à la montée des périls, il faudrait nécessairement que le Sénégal change de cap au risque de sombrer. Pour ce faire il faudrait l’implication de tous pour un sursaut citoyen. Car il est inconcevable, sur une population de 14 millions d’habitants, qu’une minorité de moins de 3 millions de personnes vote et, par conséquent, décide pour la majorité. Comme le disait fort à propos Georges Orwell : «un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres, n’est pas victime. Il est complice.

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