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MATIÈRES PREMIÈRES – Les racines des maux de l’Afrique

  • Photo du rédacteur: sunudeuk
    sunudeuk
  • 30 juil. 2017
  • 3 min de lecture

Dans la plupart des pays du continent, la manne financière tirée de l’exploitation des ressources naturelles ont été à l’origine de la corruption généralisée , des inégalités et de nombreuses guerres, au point que d’aucuns parlent de la “malédiction des matières premières”. A Dakar, pour le lancement le 13 juillet dernier, du 31e numéro du rapport “Cyclope”, les professeurs Philipe Chalmin et Yves Zigourell réitèrent les mêmes mises en garde.

Par Mamadou SARR

Est-ce que les matières premières dont l’Afrique est pourvue ont un impact socio économique au niveau des populations? Pour l’historien Philipe Chalmin, par ailleurs, fondateur du rapport « Cyclope”, considéré comme la référence en la matière, la réponse ne peut être que négative. “Les matières premières sont importantes pour l’Afrique, mais l’Afrique n’est pas importante pour les matières premières », assène t-il, à l’ouverture de la conférence, à l’Excellence universitaire africaine (Eua) de Dakar. Cette conférence intitulée : « Les matières premières: perspectives africaines” a été co-organisée avec le Groupe de recherche et d’études sur la démocratie et le développement durable en Afrique (Gredda). Elle a coïncidée avec le lancement, à Dakar, du rapport Cyclope, une revue spécialisée sur les matières premières dans le monde.

Selon les conférenciers du jour: Philipe Chalmin, le fondateur du rapport Cyclope et Yves Zigourell, professeur d’économie à l’Université de Bordeaux, par ailleurs contributeur dans le rapport, même si beaucoup de pays africains dépendent des recettes d’exportation, l’impact auprès des citoyens n’est trop visible. Pire, ces derniers continuent de souffrir de la pauvreté, de la corruption, des maladies, de la faim et des guerres. D’où d’après lui le terme de “malédiction des matières premières” usitées souvent par designer ce paradoxe note dans de nombreux pays riches en ressources naturelles.

Malédiction des matières premières

Pour le Pr Chalmin l’Afrique n’a pas l’importance qu’elle devait avoir sur les matières premières. L’Afrique ne pèse pas dans les grands équilibres du marché mondial des matières premières. Ajoutant que « l’important ce n’est pas de les produire, mais de pouvoir gérer la rente. D’où selon lui, la malédiction des matières premières, puisqu’ à ce jour, très peu de pays africains ont réussi à gérer cette forte manne financière provenant des matières premières et qui a été à l’origine de la corruption et de nombreuses guerres sur le continent ».

Pour éviter cette malédiction des matières premières, le conférencier recommande aux pays producteurs d’ « isoler la rente » tirés de ces ressources naturelles et de mettre en place un fonds souverain pour les générations futures.

En écho, Yves Zigourell, professeur d’économie à l’université de Bordeaux et qui est la deuxième cheville ouvrière du rapport “Cyclope” pense la même chose. D’après lui, il faut une stratégie des acteurs du marché mondial des matières premières en vue d’éviter la financiarisation et la spéculation excessives. Il suggère, du reste, aux pays exportateurs de matières premières de créer des « valeurs ajoutées » et d’aller vers la création de fonds souverains. Selon, lui les pays producteurs de matières premières ne doivent surtout pas commettre l’erreur de changer de modèle économique avec la découverte de nouvelles ressources d’exportation. Car, cela peut avoir des conséquences fâcheuses si les prix baissent au niveau mondial. Il se dit plutôt favorable à une diversification de l’économie, c’est à dire déconnectée des matières premières pour éviter cette fameuse malédiction dont on parle tant.

Parlant des découvertes gazières et pétrolières du Sénégal, le Pr Philipe Chalmin est d’avis que la vocation de ces hydrocarbures est d’abord et avant tout de fournir de l’électricité à moindre coût à usage domestique et puis continentale. Avant d’ajouter qu’une partie de « cette rente peut être utilise pour des travaux d’infrastructures ».

Pour le directeur général du Port autonome de Dakar (Pad), le Dr Cheikh Kanté, le vrai problème de l’Afrique n’est pas les matières premières, mais le capitale humain ».Le Gredda est un think tank fondé en 2014 par le Dr Cheikh Kanté, directeur général du port de Dakar.

Actunet


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