Ziguinchor : 50% des contentieux liés aux conflits fonciers (Procureur)
- sunudeuk
- 3 août 2017
- 2 min de lecture

Ziguinchor, 2 août (APS) - Plus de 50% des contentieux judiciaires dans la région de Ziguinchor sont liés à des conflits fonciers ‘’très importants dans cette partie sud du pays’’, a relevé mercredi Alioune Abdoulaye Sylla, Procureur de la République prés du Tribunal de grande instance de Ziguinchor.
’’Un peu plus de 50% des contentieux judiciaires au niveau du Tribunal de grande instance de Ziguinchor sont liés à des conflits fonciers. Les problèmes fonciers occupent une place importante dans les contentieux juridictionnels et dans les cas envoyés à la Maison de justice pour médiation’’, a notamment expliqué M. Sylla.
Le Procureur de la République prenait part à une rencontre de partage et de sensibilisation des élus locaux et des leaders d’opinion sur ‘’L’accès au foncier dans la région naturelle de la Casamance’’.
A l’initiative de la Maison de justice de Ziguinchor, en partenariat avec la coopération française, cet atelier présidé par le Préfet Ibra Fall a réuni des magistrats, le directeur régional des impôts et domaines. Des élus locaux, des délégués de quartiers, des présidents de commissions domaniales dans les collectivités locales, entres autres acteurs, ont assisté à la réunion en vue de pouvoir ‘’cerner les enjeux et de trouver des solutions à la problématique liée au foncier’’.
‘’Souvent les conflits fonciers opposent des membres d’une même famille ou des voisins de longue date. La règle de droit a un tranchant très vif pour être appliquée à des personnes de même famille ou habitant le même quartier depuis des années’’, a poursuivi le Procureur de la République.
Il a avoué avoir fait souvent recours aux rôles d’intermédiation de la Maison de justice pour des règlements à l’amiable en privilégiant le dialogue ‘’pour éviter des déchirures au niveau des familles et entre voisins’’.
M. Sylla a expliqué que les conflits fonciers sont plus répandus dans la commune de Ziguinchor et à Cap Skrring où les personnes ne connaissent pas la loi sur le domaine national. ’’Il s’y ajoute que certaines croyances locales sont très ancrées chez certaines communautés qui ont une certaine conception de la propriété foncière qui ne cadre pas avec celle du législateur’, a t il dit.
‘’En moyenne nous enregistrons tous les mois pas moins de six cas de conflits liés au foncier. Si vous prenez cela à l’échelle annuelle nous comptabilisons tellement de conflits durant les 12 mois. Ces conflits opposent souvent des familles entières ou des communautés qui se disputent des terres parce que tout simplement la loi sur le domaine national n’est pas comprise par la majorité des Sénégalais’’, a ajouté Mamadou Lamine Sagna coordonnateur de la Maison de justice de Ziguinchor.
’’Nous recevons souvent des cas de plaignants qui disent qu’ils ont hérité d’une telle parcelle de leurs aïeux alors qu’ils ne disposent d’aucun titre juridiquement valable. Nous sommes obligés de trouver des solutions palliatives pour régler certains cas avant que cela ne débouche sur des conséquences sociales parfois dramatiques avec des menaces de mort et d’autres menaces de tous genres qui perturbent parfois la quiétude sociale’’, a fait remarquer M. Sagna.
MTN/OID
Yorumlar